Les artisans
La construction des maisons
Les constructeurs : maçon, charpentier, couvreur, menuisier

Les Romains introduisirent dans la région le mortier de chaux. Auparavant, les murs des maisons étaient construits en pierres sèches ou avec de la terre mélangée à des végétaux. Ces matériaux laissaient passer le froid et l'humidité, et les constructions finissaient par s'écrouler ou par se délitter avec le temps. Grâce au mortier, le confort et la solidité des maisons s'améliorèrent considérablement...

La chaux était obtenue en brûlant des pierres calcaires dans un four spécial. Certains calcaires se désagrègent sous l'effet de la chaleur. La poudre produite, mélangée avec de l'eau, a la particularité de pouvoir se lier à des graviers ou à d'autres matériaux, puis de durcir progressivement au contact de l'air. Le mortier romain, constitué d'une part de chaux et de trois parts de sable fin, a l'avantage de durcir en vieillissant par le phénomène de la carbonatation, ce qui explique en partie la longévité des constructions.
Les maçons romains savaient aussi rendre imperméables les mortiers en y ajoutant des tuiles pilées. Au moment de la prise, les petits morceaux d'argile absorbaient l'eau en excès, puis la rendait lors du séchage. Le béton de tuileau de couleur rose ainsi obtenu était non seulement trés solide, mais était surtout en mesure d'assurer l'étanchéité des citernes, des cuves ou des plate-formes de pressage. Les autochtones ne connaissaient que les citernes creusées dans le rocher, et les possibilités d'installation de réserves d'eau étaient de ce fait trés limitées. Les colons romains construisirent un peu partout des réserves d'eau maçonnées, mais aussi des cuves à vin et à huile dans les exploitations viticoles et oléicoles de la région.

Le charpentier romain disposait d'outils en fer, qui ont été reproduits à l'identique durant des siècles, jusqu'à l'arrivée des machines. Il équarrissait les troncs d'arbres abattus par les bûcherons, les sciait et les rabotait pour en faire des poutres, des poteaux de soutènement des toitures ainsi que des éléments de charpentes, de maisons ou de navires.
Le menuisier travaillait le bois pour en faire des meubles, des manches d'outils ainsi que bien d'autres objets utilitaires ou décoratifs. Pourtant, ce sont les Gaulois qui apprirent aux Romains à faire des tonneaux pour transporter le vin.
Le couvreur utilisait les tuiles plates et rondes fabriquées par les tuiliers pour recouvrir les toits.

Les tuiles plates, les tegulae, comportaient des encoches à leurs extrémités et s'emboîtaient les unes dans les autres pour assurer le calage du toit et sa résistance aux coups de vent. Il existait un sens pour leur pose, et le couvreur se repérait aux marques de doigts en demi-cercle tracées par le tuilier avant la cuisson sur certaines pièces maîtresses. Les tuiles rondes, les imbrices, étaient ensuite posées sur les rebords relevés des tuiles plates, rangées les unes contre les autres. Le toit des maisons des riches propriétaires pouvait être décoré d'antéfixes, des figures de terre cuite qui terminaient les rangées de tuiles rondes.