Les artisans
Les textiles et la laine : filage, tissage, façonnage des vêtements
Le filage de la laine
La laine, d'abord lavée, dégraissée et nettoyée de ses impuretés, était ensuite étirée par les bergères ou les fileuses, puis roulée entre leurs doigts pour en faire un fil grossier. Ce fil était enroulé autour d'une baguette de bois, le « fuseau », et formait une pelote qui grossissait au fur et à mesure du bobinage. Le fuseau était lesté à sa base par un anneau de terre cuite, de pierre ou de plomb, la "fusaiole". Cette rondelle avait deux fonctions: d'une part bloquer la pelote pour qu'elle ne tombe pas du support, d'autre part servir de volant d'inertie. Le tout formait la "quenouille", que les bergères lançaient, suspendue à une lanière, en la faisant tourner, comme si elles lançaient une toupie. Le long fil de laine qu'elles avaient façonné de leurs doigts s'enroulait ainsi plus facilement sous forme de bobine, grâce à la force cinétique restituée par la fusaiole.
La préparation du lin et du chanvre
Le lin et le chanvre étaient deux plantes cultivées dans les Alpes Maritimes à l'époque romaine pour la fabrication de vêtements. Mais la préparation des fibres végétales est longue, avant de pouvoir les tisser. Il faut d'abord battre les tiges pour en enlever les graines puis rouir la plante en la faisant macérer dans de l'eau, afin que les bactéries favorisent la séparation des fibres. Ces fibres doivent être ensuite broyées pour séparer la partie ligneuse de la filasse. C'est cette filasse, qui après avoir été démélée, cardée, peignée avec des pointes de fer, puis enroulée sur une quenouille, pouvait enfin passer sur le métier à tisser.
Le tissage
Les métiers à tisser de l'époque étaient des métiers verticaux, sur lesquels des fils étaient suspendus sous une barre de bois et lestés avec des poids calibrés de terre cuite, encore dénommés "pesons". Il existait des pesons de différentes tailles. Pour obtenir des tissus plutôt lâches ou au contraire plutôt serrés, il suffisait de changer la taille -et donc le poids- des pesons qui tendaient les fils réunis en faisceaux dans leur partie terminale. Pour passer les fils horizontaux, le tisserand utilisait une "navette". Il "lançait" la navette contenant un fil déroulant entre deux rangées verticales placées les unes derrière les autres. En tirant une baguette mobile à laquelle étaient attachés par de petites ficelles les fils arrière, il les faisait passer à l'avant du métier. Après avoir à nouveau lancé sa navette, et tassé avec le peigne les noeuds créés, il rabattait le bâton vers l'arrière. Le croisement des fils, obtenu par ce mouvement alternatif d'arrière en avant mille fois repété qui faisait "danser" les pesons, formait petit à petit la pièce de tissu.

Les vêtements
Les vêtements à la mode romaine étaient simples, composés de grandes pièces de tissu cousues ensembles.
Le vêtement de base était la tunique, tunica, portée courte pour les hommes. Toutefois, la tunique masculine dans les Alpes Maritimes était plus longue que celle portée à Rome. Elle arrivait sous le genou quant ce n'était pas à mi-mollet. Les femmes portaient une tunique leur tombant juqu'aux pieds, la stola.
Par-dessus la tunique, des manteaux de différentes sortes étaient utilisés. En ville, on portait le pallium, palla pour les femmes, un manteau assez épais qui recouvrait tout le corps. D'autres manteaux pouvaient être portés à l'occasion : la pænula, pour le voyage ou la pluie, était un long manteau fermé, sans manche et comportant un capuchon. Le cucullus était une pèlerine courte à capuche, qui s'enfilait par la tête. Ce dernier vêtement était typiquement gallo-romain. Une variante du cucullus était appelée birrus. Contrairement au cucullus, le birrus s'attachait par devant avec une fibule (une sorte d'épingle décorative, trés souvent utilisée par les Romains)
Quant à la toge, toga, elle était réservée aux citoyens romains, adultes ou jeunes garçons. Ces derniers la portaient alors bordée de pourpre jusqu'à l'âge de dix-sept ans.
Chez les adultes, la bande pourpre ne se retrouvait que sur les toges des sénateurs. Les citoyens la portaient surtout en ville, pour exercer leurs fonctions officielles ou traiter leurs affaires
