Les notables
Le magistrat, l'édile, le prêtre

La justice civile
La procédure judiciaire romaine comportait deux composantes distinctes, in jure et in judicio et deux personnages clés : le magistrat, qui exerçait ses fonctions à plein temps, et le juge, qui intervenait ponctuellement et qui pouvait avoir un autre métier. Le magistrat nommait le juge, et celui-ci perdait ses prérogatives après le procès.
Toute affaire se déroulait en deux phases. In jure : le magistrat organisait l'instance, ce que nous appelons aujourd'hui l'instruction; in judicio : le juge prononçait la sentence après un débat, ce qui correspond de nos jours au procès. La procédure était lente et la sentence sans appel. Le condamné devait exécuter sa peine dans un court délai, à défaut de quoi le plaignant pouvait aller jusqu'à la saisie des ses biens ou même jusqu'à son exécution.
La justice criminelle
Pour les actes portant atteinte à la sécurité de la société, la procédure judiciaire était aussi traitée en deux phases (instruction et procès).
Le prévenu, assisté d'un avocat, et l'accusateur comparaissaient devant le magistrat en audience publique. Des témoins étaient appelés à donner leur version des faits.
L'accusé pouvait en appeler au peuple réuni en comice (centuriate pour les matières capitales, tribute pour les fortes amendes). Après débat contradictoire, un vote intervenait au scrutin secret et la sentence était irrévocable. L'accusé pouvait échapper à la peine s'il s'exilait avant le prononcé de la sentence.
Les fonctions municipales religieuses
Le flamine sous l'Empire était un prêtre, chargé du culte de l'empereur divinisé. C'était une fonction qui couronnait une carrière de responsable municipal. Le flamine était secondé par le curateur, qui était chargé de rassembler les citoyens autour du culte impérial.

L'augure était un prêtre chargé de prendre les auspices, c'est à dire d'interpréter les phénomènes naturels, et d'en tirer des prédictions avant toute prise de décision importante (la désignation d'un magistrat municipal par exemple). Outre le vol et le cri des oiseaux, en particulier des pies et des corbeaux, l'augure observait aussi l'appétit des poulets sacrés : s'ils ne mangeaient pas les grains qu'on leur lançait, le présage était néfaste; s'ils se précipitaient pour les picorer, le présage était favorable.
Les augures connus sous le nom d'haruspicines étaient chargés, lors des sacrifices d'animaux, d'observer les viscères : si le foie, la rate, l'estomac, les poumons, le coeur et les reins présentaient les caractéristiques voulues, ils étaient brûlés sur l'autel en offrande aux dieux, sinon il fallait recommencer le sacrifice.
Les fonctions municipales civiles
Elles étaient assurées par des décurions qui n'étaient pas dans ce cas des militaires, mais des responsables municipaux. Ces décurions se rassemblaient régulièrement dans la curie de leur cité.
L'ordre des décurions, comme un conseil municipal actuel, devait gérer les finances -pecunia publica- et le territoire de la cité, assurer l'ordre public et les relations avec le pouvoir central. La curie regroupait le corps aristocratique des décurions qui pouvaient être " nés " (charge héréditaire), ou élus -nominati-.
C'est en son sein qu'étaient élus les magistrats municipaux :
- les édiles étaient chargés de la police des marchés et de la voirie, ou étaient préposés au ravitaillement de la cité.
- les duumvirs, magistrats ayant des attributions judiciaires, exerçaient toujours à deux.
- les duumvirs quinquennaux étaient élus tous les cinq ans et exerçaient les fonctions de censeur dans la cité. A ce titre, ils effectuaient le recensement des citoyens, selon leur rang. Cette fonction de recensement les amenait naturellement à surveiller les moeurs (de là vient la censure), car ils avaient le pouvoir de flétrir publiquement la réputation d'une personne en édictant une note critique -nota censoria-.

Les magistrats municipaux, au cours de leur carrière, étaient appelés à assurer des fonctions de prêtre. Dans les petites cités des Alpes Maritimes, un édile pouvait cumuler plusieurs fonctions. C'était le cas de Crémonius Albucius, un habitant de Vence, Vintium, qui avait été décurion et flamine, donc responsable du culte de l'Empereur et magistrat municipal.